Quelques éléments
d'histoire Lors
d'un passage à Poitiers en 1534, Calvin développe ses idées de réforme
et forme quelques disciples qui vont les propager dans le Poitou et
l'Aunis. Les abus de l'Eglise Catholique mais aussi l'influence de la
ville de La Rochelle qui, par son commerce, était au contact des idées
luthériennes, rendaient le terrain favorable. Comme
il le fera pour les Vaudois en 1545, François 1er
entreprend les premières persécutions
qui déboucheront sur les "guerres
de religion". Cinquante ans plus tard en 1598 l'Edit de Nantes
mettra un terme provisoire aux conflits armés. A la mort d' Henri
IV, en dépit de l'affirmation de la liberté de conscience contenue dans
l'Edit de Nantes, les persécutions reprendront jusqu'à la Révolution
Française. En
1617 le pape déclare le Moyen Poitou et l'Aunis terres de
"mission" et envoie des prédicateurs qui, relayés par les
dragons du roi, tenteront de réduire au silence "l'hérésie
calviniste". Si les motifs religieux sont évidents, les raisons
politiques sont également très présentes. En refusant l'obéissance
absolue à l'église romaine, au pape et aux prêtres pour préférer des
références directes à la lecture personnelle de la bible, les réformés
posaient un principe d'égalité devant leur Dieu. L'organisation démocratique
qui en découlait était incompatible
avec la monarchie absolue. |
Paysage
Huguenot
C'est dans ce pays de sources et de bois, aux maisons
dispersées dans le bocage, aux chemins creux bordés de haies épaisses, autour
de la vallée du Lambon et de la Sèvre que s'est construite la résistance
huguenote à la fois pendant les guerres de religion et après la révocation de
l'Edit de Nantes.
Essentiellement trois choses : les temples, les
cimetières et les pins parasols.
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Les temples construits de 1550 à 1785 ont été
tous détruits, ceux que l'on peut voir aujourd'hui ont été
reconstruits le plus souvent au XIXe siècle. Leur architecture est simple et dépouillée. Le temple
de Beaussais fait exception : il s'agit d'une ancienne église romane du XIIe siècle
dont le choeur est classé. En 1803 elle avait été donnée à la religion réformée
parce qu'il n'y avait sur la commune que trois familles catholiques.
Les cimetières
familiaux |
Les cimetières protestants se fondent intimement
dans le paysage naturel, dans le coin d'un jardin, en plein milieu de champ,
parfois entourés d'une haie de buis ou de barreaux de châtaigner, parfois
recouverts de ronces parfois aussi deux ou trois grands cyprès noirs témoignent des sépultures.
Aux temps les plus noirs de la persécution, pour ne
pas attirer les représailles sur les parents qui assistaient à l'enterrement
et pour éviter les procès faits
aux morts, en particulier le supplice de la claie, les protestants enterraient
leurs morts sur leurs terres, sans tombe et sans cérémonie .
C'est à partir du XIXe siècle qu'apparaîtront les murs de clôture et les tombes de
pierres sobres parfois gravées de versets de la bible.
Aujourd'hui, s'il n'est plus possible d'ouvrir de
nouveaux cimetières, les anciens peuvent toujours être utilisés.
Les pins
parasols |
Surprenante aussi dans ce bocage de frênes, de
merisiers et de châtaigniers, la présence altière et maritime des pins
parasols. Les plus anciens datent du XIXe
siècle, symbole d'une liberté retrouvée; mais la tradition raconte que les
graines des pins étaient transportées par les colporteurs avec les bibles et
que la présence d'un pin parasol indiquait un lieu de refuge et d'accueil pour
le protestant traqué. Ils ont poussé en Poitou, mais aussi en Cévennes, en
Ariège, en Dordogne...